Pour Elisabeth Kübler-Ross(2008), chaque personne passe par différentes étapes de deuil, sans forcément les éprouver dans le même ordre. La durée de chaque étape varie également selon chacun.[i]
Les étapes du deuil
Sur cette page, nous vous présentons les étapes du deuil issues de la théorie de la psychiatre américaine Elisabeth Kübler-Ross.
En effet, la théorie nous apprend que nous pouvons classer en 5 étapes majeures les stades par lesquels passe une personne endeuillée.
Toutefois, avant de vous exposer sa théorie, nous tenions à nuancer quelque peu celle-ci.
Tout d’abord, il ne faut pas perdre de vue qu’il s’agit uniquement d’un concept. Cette théorie est la simplification d’un processus complexe qui peut subir des variations. Elisabeth Kübler Ross (ainsi que d’autres spécialistes ayant étudié la question) a d’ailleurs bien précisé que chaque être endeuillé passait par au moins deux étapes (et donc pas forcément par les 5) dans un ordre qui lui était propre. L’agencement proposé est donc uniquement celui qui est statistiquement le plus commun.
Ensuite, il faut prendre en considération le fait que la souffrance évolue au fil du temps et de l’apparition d’éléments propres à votre vécu. Il peut donc y avoir des retours de tristesse, des remémorations, des étapes conjointes (comme être en colère et en dépression en même temps), …
La théorie ne précise pas de notion de temps. Ce point est particulièrement important. N’ayez donc pas l’impression qu’il s’agit d’une course contre la montre. Certains auront besoin de plus de temps que d’autres pour se remettre d’un deuil. Cela peut provenir de facteurs intrinsèques à la personne, des circonstances du deuil, de la proximité de la relation. Ne comparez donc pas votre deuil avec celui d’un autre et ne vous donnez pas de délai afin de passer les étapes.
Il ne faut pas non plus imaginer que faire son deuil vous fera oublier le disparu. Vous ne l’oublierez jamais. Mais à un moment, sans que vous ne vous en rendiez compte, la situation commencera jour après jour à vous faire un petit peu moins mal et les bons souvenirs prendront le pas sur la perte.
Enfin, il est important de préciser que chaque deuil est aussi unique que la nature des liens qui vous unissait au défunt et chaque personne suit un chemin qui lui est propre. Ces étapes peuvent donc servir de guide afin de vous accompagner dans cette épreuve mais en aucun cas elles ne doivent servir à vous culpabiliser.
Si vous ne parvenez pas à vous situer et que vous vous sentez perdu, n’hésitez pas à demander de l’aide à vos proches, un spécialiste ou une association. Être entouré est ce qui aide le plus afin d’évoluer sur le chemin escarpé du deuil.
Les étapes
1 – Choc et déni
La personne éprouve un choc à l’annonce de la perte.
Le choc est un mécanisme de défense inconscient envers une situation qu’une personne pense ne pas pouvoir gérer. Lors de cette phase la personne nie l’information reçue, pense qu’elle rêve et ne supporte pas qu’on la ramène à la réalité, la douleur étant insupportable.
La personne en état de choc n’est plus capable d’effectuer les tâches les plus simples et les décisions de bases.
2 – Douleur et culpabilité
Lors de cette étape, la personne endeuillée se rend compte que la perte est réelle.
C’est une phase chaotique et effrayante car la personne ressent une douleur psychique intense. Certaines personnes ont besoin de l’aide de médicaments ou compensent avec de l’alcool.
La douleur pousse parfois la personne endeuillée à sentir de la culpabilité, à se considérer comme responsable de la perte.
3 – Colère
La colère reflète le sentiment d’injustice légitime que la personne ressent face à ce qui lui est arrivé. Elle choisit parfois inconsciemment de dévier cette colère sur une personne désignée comme responsable de la perte.
La conscience aigüe de la perte pousse la personne à souffrir bruyamment. Cette forme d’expression de la douleur est importante et permet de la soulager.
4 – Marchandage
Lors de cette phase, la personne tente de minimiser la perte. Elle voudrait imaginer un autre scénario, une manière d’inverser la situation ou de la compenser. La personne en deuil se sent frustrée et blâme parfois les autres pour la perte subie.
Alors même que dans la majorité des cas ce blâme ne soit pas justifié, la personne en souffrance n’est pas en état de le comprendre et d’accepter cette réalité.
C’est une période de très grande vulnérabilité.
5 – Dépression et douleur
Ici, la personne accepte la perte et ses conséquences apparaissent concrètement.
Dépression, perte de moral, la personne en deuil est au désespoir et se comporte passivement. Malheureusement, certaines personnes s’arrêtent à ce stade…
En fait, cette dépression est le signe d’une amélioration psychique face au deuil. C’est un moment structurant du processus de deuil.
6 – Reconstruction
Il s’agit d’une phase durant laquelle la personne déprimée s’ouvrir à nouveau aux autres et accueille des activités, ceci dans le but d’échapper à la douleur. Commence ici le processus de reconstruction. La personne en deuil cherche des moyens pour sortir de sa peine.
Cette étape amorce la prochaine étape ; l’acceptation.
7 – Acceptation
Nous arrivons à la dernière étape décrite. La personne accepte le fait que la réalité ne puisse être changée. C’est une période de paix, où elle s’autorise à vivre sans l’autre et à faire des projets d’avenir.
D’autres étapes ont été décrites. Dans la littérature parcourue, un auteur nous a particulièrement touchés. Il s’agit du prêtre et psychologue Jean Monbourquette[ii], grand spécialiste de l’accompagnement des personnes endeuillées, qui décrit le deuil en 7 étapes :
Les mécanismes de défense
Les mécanismes de défense regroupent une série de mécanismes inconscients mis en œuvre par un être humain pour supporter une situation difficile et/ou lutter contre l’angoisse. Ils sont utilisés à tout moment par les personnes endeuillées. Ils sont au nombre de dix :
- combativité ou sublimation : transformation de l’événement difficile en action positive. L’énergie permet de diminuer le découragement et laisse place à l’espoir et la confiance
- déni : c’est le refus de croire la réalité
- dénégation ou connaître la réalité mais la rejeter car elle est inacceptable
- déplacement : c’est transférer son angoisse sur une autre personne
- isolement : c’est la description d’une situation grave et connue avec détachement et précision
- projection agressive : la personne est agressive et rend l’interlocuteur responsable de la situation
- rationalisation : la personne tente de comprendre l’origine et la raison de la situation pour mieux la contrôler, la maîtriser
- régression : reprise d’attitudes ou de comportements anciens par rapport à son statut actuel
Rédaction: collectif
[i] http://www.infirmiers.com/etudiants-en-ifsi/cours/cours-ifsi-le-travail-de-deuil.html, Consulté 09/2015
http://www.infirmiers.com/pdf/accompagnement-des-soignants-face-au-deuil-maternel.pdf, Consulté le 09/2015
Kübler-Ross Elisabeth, Vivre avec la mort et les mourants. Paris : Librairie générale, septembre 2008, 219 pages.
[ii] Jean Monbourquette, Aimer, perdre et grandir : assumer les difficultés et les deuils de la vie, 1995
Et si jamais vous n’arrivez pas à surmonter cette épreuve, n’hésitez pas à demander de l’aide à vos proches, un professionnel , … Ne restez pas seul face à votre douleur